L’Inde appelle et fait peur à la fois. Ce pays ne peut en tout cas, laisser personne indifférent !
Après deux bus, nous arrivons à la frontière. Une bonne heure d’attente, et nous voici dans la ‘zone tampon’ qui nous fait pressentir l’Inde par son beau bordel !
Un troisième, puis un quatrième bus, dernière ligne droite pour Varanasi. Nous n’arrivons pas à faire comprendre que nous recherchons un bus plus ‘confort’ (cad avec sièges inclinables, pas avec petits fours) pour ce dernier trajet de nuit. Nous savons qu’il y en a, mais nous ne comprenons pas grand chose à rien.
Tant pis, nous partons pour une nuit moins tranquille, en partageant notre petite banquette, dans un bus qui a l’air de vivre ses derniers jours. Allez, on va pas faire nos touristes fragiles, on se laisse aller.
Première pause au bout de vingt minutes, bricolage de l’embrayage. C’est reparti ! Au bout de quelques heures, c’est le radiateur qui claque. Nous sortons du bus enfumé, au beau milieu de la nuit, sans trop savoir ce qui va se passer.
Quelques indiens, qui parlent un peu anglais, nous expliquent que ce n’est rien de grave, sauf en pleine nuit. Bon ?
Les passagers arrêtent un premier bus, qui file à toute vitesse sans prendre la peine de ralentir. Puis un second, puis un troisième… au cinquième bus, voilà un chauffeur qui s’arrête, et qui nous fait monter pour la suite du trajet, pas mécontent d’avoir un bus plus ‘neuf’, où je n’ai pas l’impression que je vais passer à travers la portière !
Un monsieur nous laisse gentiment sa place du premier rang, seul endroit où nos gros sacs peuvent rentrer. Nous échangeons quelques mots, quelques sourires, avant d’essayer de trouver un peu de repos après cette longue journée.
Le sommeil pointant à peine son nez, nous sommes réveillés en plein milieu d’une baston, entre le gentil monsieur qui nous a laissé sa place et une dizaine de gars enragés, et apparemment très en colère contre lui.
Nos sacs (et nous) font barrage entre les deux, nous laissant spectateurs passifs (ils ne donnaient vraiment pas envie de s’interposer…) d’un véritable lynchage. Le monsieur ne s’en sort pas trop mal, ses deux t-shirt quand même en lambeaux, nous nous assurons qu’il va bien. Nos sacs lui ont finalement rendu une belle chandelle, empêchant ses bourreaux de l’extraire du bus…
Un peu choqués, nous essayons de retrouver le sommeil pour les quelques heures qu’il nous reste.
Nous arrivons à 4h du matin à Varanasi, à la recherche d’un hôtel pour finir la nuit…
C’est aussi ça le voyage, observer le monde, observer les hommes, dans leurs meilleurs comme dans leurs pires comportements …
S’inspirer du meilleur que l’on croise, se rendre compte de la chance d’avoir ce que l’on a, et vivre au mieux avec tout ça !