Les bagages sont prêts, nous partons à l’assaut de l’Annapurna ! Enfin de son tour, car le sommet n’est pas moins qu’à 8091 mètres !

Le choix du trek a été difficile, car le tour de l’Annapurna est connu comme l’un des plus beaux pour ses paysages, mais un peu transformé par une activité touristique plus importante, apportant route et perte de ‘tradition’ dans les cultures locales. Bien sûr, tout ceci est toujours ambiguë, car le tourisme amène un confort qu’on ne peut refuser aux populations locales, mais aussi plus d’inégalité pour les personnes qui ne vivent pas du tourisme… Toujours le même questionnement, les gens sont-ils plus heureux avec une vie plus en rapport avec la nature et plus d’indépendance face au monde moderne, mais moins de confort ? Bien sûr, ce n’est pas à nous de choisir pour eux, mais nous influençons leur environnement par notre passage, et il faut en être conscient.

Nous décidons donc de partir du début officiel du trek, quand beaucoup prennent des 4×4, pour suivre le ‘chemin historique’ du trek. Il est vrai que les portions sur les routes poussiéreuses ne sont pas des plus agréables, mais nous sommes contents de notre décision, pour nous mettre en jambes, et pour rentrer progressivement dans une culture que l’on découvre au fil des villages traversés.

Le contact est plus rude que précédemment (climat montagneux oblige ? ), mais nous faisons de belles rencontres et nous sommes toujours bien accueillis dans des guesthouses au confort non attendu.

Au bout de quelques jours, les nuages se retirent, dévoilant un ciel bleu, traversé par des montagnes toutes plus belles les unes que les autres.

Nous prenons le rythme agréable de partir tous les matins au lever du jour, pour partager ce moment unique où la montagne se réveille doucement avec ses villageois.

Nos jambes se rodent. Notre sac à dos se fait de moins en moins sentir. Nous avançons progressivement dans ce gigantesque massif qui nous apparaît de plus en plus grandiose.

Au contraire de me fatiguer, me lever et me coucher au rythme de la nature, avancer au rythme de nos pas, me remplit d’une énergie bien vivante !

Mais l’altitude se faisant sentir, nous ralentissons nos pas, diminuons nos étapes, pour s’acclimater progressivement et éviter le ‘mal des montagnes’.

Paf qui commence à manquer d’oxygène !

Le fameux col de Thorong la pass se rapproche et les discussions avec les autres trekkeurs tournent de plus en plus autour du comment passer le col, comment bien s’acclimater, quelles étapes faire pour optimiser le jour J.

Autour de nous, le fameux ‘mal des montagnes’ commencent à faire des siennes, nous rappelant l’exigence de celle-ci.

La montagne s’impose à nous et nous devons nous adapter à elle, et non l’inverse.

La marche devient une ‘méditation’. Pour ne pas trop se fatiguer, il faut se concentrer sur chaque pas, sur chaque respiration. Être présent à ce que l’on fait, comme je le décrivais dans le texte précédent.

La montagne devient de plus en plus imposante. Pour ne pas souffrir de l’altitude, j’essaie de la voir non comme un obstacle à passer, mais comme une terre ‘mère’ qui impose respect et avec laquelle on doit s’unir pour s’harmoniser avec elle. Apparemment, ça marche, car je me sens plutôt en forme.

Ca y est, le jour de l’ascension arrive, non sans appréhension et excitation.

Coucher 19h, réveil 4h. C’est parti !

Nous partons pour 900 mètres de dénivelé positif, 1800 m de dénivelé négatif, mais surtout un col à 5450 m, où l’oxygène se fait deux fois plus rare !

L’ascension est longue, mais un beau soleil et de superbes montagnes nous donnent la force et le courage d’aller jusqu’au bout.

C’est même grisant de se sentir si haut et si infiniment petit ! Je me sens bien.

On l’a fait !

Arrivés au sommet, nous ne traînons pas car une longue descente nous attend avant la prochaine étape.

Nous arrivons à notre guesthouse après 8 bonnes heures de marche, fatigués, mais heureux de notre effort.

Nous retrouvons le confort : la douche chaude (quand les canalisations n’ont pas gelé), l’électricité et un peu plus de chaleur, que nous avions perdu depuis quelques jours. Nous l’apprécions d’autant plus, en reconnaissant quand même la chance qu’on a d’avoir ce ‘luxe’ quotidiennement chez nous.

Les nuages passant difficilement le col, les paysages de ce côté de la montagne se montrent d’une beauté sauvage et aride.

Nous en profitons pour rester sur place une journée pour un repos bien mérité.

Nous y faisons quelques rencontres pas ordinaires :

Les Sâdhus s’amusent à me bénir.

Le dernier jour se fera en bus, car le brouillard et la neige auront gagné sur notre motivation !

Le retour en bus à Pokhara aura été pour moi la plus dure épreuve du trek, 174 km en 13h ( je vous laisse calculer), secoués comme dans une machine à laver, à frôler ( parfois au cm près ! ) les précipices…

Enfin, on est bien arrivé, repos et massage au programme ! 😁

Ps : on a trouvé une empreinte bizarre dans la neige :

vous en pensez quoi ?